La Dame de Nohant, le XIXe romantique de George Sand

Elle est mal mariée Amantine-Aurore-Lucile Dupin, elle s’ennuie avec Casimir, François Dudevant, malgré ses deux enfants Maurice et Solange.

C’est une féministe souvent amoureuse, mais aussi une mère et une grand-mère.

C’est une dame de salon, de boudoir, de théâtre, de littérature et de politique, une dame d’extérieur attendrie par la nature, qui adore ses fleurs, son verger et faire ses confitures !

Par amour pour le Berry, elle reprend la gestion de la maison de Nohant-Vic, après la mort de sa mère.  Une carrière littéraire à Paris commence pour elle, une fois son divorce annoncé, à partir de 1831. Elle débute comme écrivaine, habillée en pantalon et redingote, fumant la pipe, se fait appeler George, car les femmes n’ont pas leur place dans ce milieu au XIXe.

Déjà à la Châtre, les habitants des alentours la regardent ébahis, monter à cheval, à califourchon comme les hommes, allant d’un village à l’autre.

Elle doit gagner sa vie et entretenir son Domaine.  C’est là, dans le Berry, qu’elle se ressource. Son autobiographie Histoire de ma vie, aborde son affection pour ce lieu : « ces souvenirs d’enfance ont eu le secret de m’attacher à la maison par des liens d’affection et de bien-être qui font que je ne m’en éloigne jamais sans pleurer de regret et que je n’y rentre point sans pleurer de joie. » C’est en 1865 qu’elle s’y établira définitivement.

La terrasse de Nohant est un « cocon » végétal recouverte de plantes grimpant sur le mur, orangers et lauriers roses dans des caisses. Des rosiers rouges courent sur un arceau au bas du perron.

Dans cette maison, il semble que chaque pièce soit importante et qu’en fonction des besoins des locataires du moment, des modifications aient été faites, quelques fois au détriment de l’esthétique, comme la grande ouverture de toit, en chien assis, pour l’atelier de Maurice.

Tant d’amis, enfants, petits-enfants y ont séjourné pour de très longues périodes que la maison reflète toutes ces âmes. La demeure est aussi pourvue d’un théâtre de marionnettes charmant, où son fils Maurice et elle-même se sont beaucoup amusés.

Elle aime se retrouver chez elle où elle invite un nombre incroyable de personnalités du monde littéraire, artistique, politique : son amie Marie d’Agoult, Balzac, Liszt, Delacroix, Chopin, Musset, Flaubert son ami fidèle, Tourgueniev, Dumas fils, le Prince Jérôme Napoléon… pour ne citer que les plus connus. Tout ce petit monde vit librement, tour à tour, à Nohant autour de dîners conviviaux, de feux de bois et de moments musicaux.

 « J’ai fait le diable dans la maison. Il fallait s’ouvrir un logement car avec mes trois ateliers de peintres, je n’avais plus à donner que deux ou trois chambres, et j’étais privée de recevoir un quatrième ami quand celles-là étaient occupées ; j’ai fait à Lambert un logement complet à côté de son atelier dans la cour, j’ouvre à Maurice un immense atelier dans les greniers. » Sa curiosité sociale et politique date de 1830 déjà, où elle galope tous les jours à la Châtre pour avoir des nouvelles des évènements politiques. En 1948, elle rejoint la République déjà en marche où elle est engagée auprès de ses amis. Elle lance un journal, devient éditorialiste. Elle restera fidèle à ses idées jusqu’à la fin de sa vie ; elle l’exprime quinze jours avant sa mort en 1876 par ces mots : « je suis restée rouge dans mon cœur. »

Cette maison chaleureuse est une histoire d’amour composée de passions et de ruptures où George Sand a vécu avec Chopin de nombreuses années, auprès de beaucoup d’autres personnalités. Elle fut une grande travailleuse qui écrivait la nuit et entourait généreusement les siens au quotidien.

Spécialiste de Sand, l’historienne Michelle Perrot explique que c’est en découvrant sa maison à Nohant qu’elle a ressenti : « … l’intérêt de cette femme engagée, rebelle et écrivaine. »