Georges Benjamin Clémenceau, est un caractère : drôle, facétieux, blessant, perfide, un esprit indomptable. Il est prénommé après la guerre « le Père la Victoire », car il est avant tout un fervent patriote et son surnom est Le Tigre : pour la guerre, contre la colonisation, mais insensible à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Grand ami de Claude Monet, il est présent à ses côtés jusqu’à son dernier souffle. Il correspond très souvent avec lui. Sa peinture le touche, il a beaucoup appris sur l’art et les jardins grâce à lui « … je respire du bleu et j’expire du rose… » écrira-t-il. Il soutient le peintre face à ses problèmes de santé et sera l’instigateur de l’accrochage des Nymphéas à l’Orangerie. La photographie ci-dessus les montre tous les deux dans le jardin de Monet.
Il est aussi l’ami de cœur et « de l’esprit » de Marguerite Baldensperger, à partir de 1923 et jusqu’à sa mort en 1929 ; Tous les deux sont unis par un pacte résumé par Clémenceau selon ces mots : « je vous aiderai à vivre et vous m’aiderez à mourir ». Il s’ensuivra alors une relation notamment épistolaire entre Marguerite et Georges, soit un échange de plus de 700 lettres.
Sa fin de vie se déroule en Vendée, à Jard sur Mer dans sa « bicoque » de Belébat, face à la mer, entouré de ses fleurs, s’étendant sur la dune. De sa chambre où il écrit, le bureau fait face au jardin qui lui-même, contemple l’océan.
Cette maison, lieu de l’intimité des dix dernières années de sa vie, est un endroit très émouvant.
Les graminées sont aussi souples et fragiles qu’il était rude et déterminé. Homme autoritaire, orgueilleux sans doute, mais sentimental aussi, derrière ses moustaches et sourcils en bataille.
Pour ses obsèques, il dira : « je ne veux que le strict nécessaire, c’est-à-dire moi ! »
Son biographe, Jean-Baptiste Duroselle, met en exergue l’autobiographie de Clémenceau, intitulée Au soir de la pensée, qui représente selon lui « un testament philosophique » (publié en 1927).
Clémenceau est un personnage qui fascine toujours autant. L’année dernière en effet, est sorti au cinéma le film : Le Tigre et le Président de J.M. Peyrefitte (André Dussollier joue Clémenceau, Jacques Gamblin est Deschanel). Plus récemment : Clémenceau la force d’aimer, film où Pierre Arditi est Clémenceau et François Marthouret Claude Monet, d’après le récit de Nathalie St-Cricq.
Les bons mots de Clémenceau :
« Donnez-moi quarante trous du cul et je vous fais une Académie française. »
« Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, surtout quand elles sont veuves. »
« Pour prendre une décision, il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop. »
« La vie m’a appris qu’il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate. »
« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts. »
👁 Enfin, les deux renards en bronze qui gardent sa bicoque s’appellent Pasteur et Rothschild, l’un pour ses vertus de guérisseur, l’autre pour la fortune (qu’il n’a pas) !